Le Canadien National a annoncé il y a quelques jours qu’il s’est entendu hors-cour avec la meunerie Camirand de Notre-Dame-du-Bon-Conseil concernant la destruction de cette dernière, lors d’un de ses déraillements.
L’accident s’est produit en février 2005 dans cette municipalité du Centre-du-Québec et une boule de feu aurait été vu aussi loin qu’en Mauricie.
Le CN n’a pas voulu dire publiquement le montant versé et les conditions convenues pour étouffer cette histoire.
Chicago ou Drummondville, même question d’image et de passages à niveau
Le problème de communication et d’image publique du CN a d’autres conséquences que la simple question de ses nombreux déraillements qui se sont produits surtout au Québec et en Colombie-Britannique et de leur réglement.
A Chicago, ce problème a été l’une des causes retardant le projet d’intégration du Elgin, Joliet & Eastern à ses tronçons existants. Plusieurs municipalités de la région de Chicago s’opposaient à la transaction, car elles craignaient principalement que l’augmentation du trafic nuise à la qualité de vie et à la circulation locale et des véhicules d’urgences. Les lacunes du CN à montrer qu’il était un bon voisin et dans la résolution rapide de ces différents n’ont pas aidées à appaiser les critiques du milieu envers son projet. Ce n’est principalement que depuis l’approbation de la transaction CN-EJE par une cour fédérale que les différents opposants doivent se faire à l’idée de force et doivent faire peu à peu des compromis avec le chemin de fer.
Aux limites de Drummondville et de St-Germain-de-Grantham, près de l’autoroute 55, une situation semblable s’est produite sans avoir autant de visibilité. En janvier 2008, le CN a annoncé qu’il voulait construire une voie de dépassement en plein centre-ville de Drummondville, mais le conseil municipal s’est vivement opposé au projet.
Le CN a donc regardé pour déplacer son projet en milieu rural, mais la présence accrue des trains à la hauteur du 5e rang bloquerait le passage à niveau pour plus de cinq minutes et donc ordonnerait sa fermeture en raison des normes établies par la réglementation fédérale.
Aucune solution alternative ou explication n’a été offerte aux résidents locaux, dont plusieurs qui étaient hostiles et/ou mal informés de la situation. Frustrés de perdre une traverse qui leur évitent un détour de quelques kilomètres, ceux-ci se sont braqués contre les autorités concernées.
Toutefois, le dossier semble s’avoir régler de façon étrange cette semaine, puisque le CN a confirmé par écrit à la ville de Drummondville qu’il n’investissera pas plus d’argent à la hauteur du rang 5 et que le passage à niveau restera ouvert même si le croisement de deux trains bloquent actuellement le chemin plus longtemps que le maximum des 5 minutes réglementaires. Rien n’indique ce qu’il fera avec ses intentions de construire une nouvelle voie d’évitement, ni ses intentions à long terme dans le secteur du 5e rang.
La question de ces normes fédérales risquent de revenir dans l’actualité, puisque le hasard fait que le Bureau de la sécurité dans les transports (BST) a déposé un rapport où il demande la réévaluation de la sécurité et signalisation aux différents passages à niveau du corridor Québec-Windsor.
La recommendation fait suivre à un accident impliquant un semi-remorque pris dans la neige à la traverse de la 3e avenue à Pincourt au lendemain d’une tempête de novembre 2007. La dernière évaluation du genre remonte à plus de 20 ans.