L’Adirondack à la gare Windsor, une question de douanes?

Les essais d’Amtrak pour déplacer l’Adirondack vers la gare Windsor pourraient être une question de douanes et de réduction du temps d’attente à la frontière.

Selon un article de Trains du mois de juin, le vice-président aux affaires gouvernementales d’Amtrak, Joe McHugh, « [le chemin de fer] a discuté avec les autorités canadiennes [de la possibilité de faire un pré-contrôle des douanes américaines à Montréal comme il se fait actuellement à Vancouver] et a regardé la gare Centrale et les anciens quais de la gare Windsor situés trois coins de rue plus loin, où les trains de banlieue utilisant les voies du Canadien Pacifique terminent. »

Un véritable dédouanement à Montréal demanderait un amendement au Traité des Ciels ouverts (« Open Skies Treaty »), car il s’agit de donner l’autorité au gouvernement américain d’exercer son autorité en sol étranger.

L’arrêt à St-Lambert serait aussi éliminé en raison d’un parcours sans arrêt au Canada entre le vérification de Montréal et le contrôle formel à la frontière de Rouses Point.

Toujours selon l’article, le vice-président a d’ailleurs participé à l’essai du mois de mars sur la Canadien Pacifique avec le chef des opérations d’Amtrak, William Crosbie. Il s’agit d’un trajet plus rapide dejà emprunté par l’Adirondack et son prédécesseur, le Laurentian du Delaware & Hudson.

Trois trains d’Amtrak traversent maintenant la frontière canadienne depuis la disparition en 2004 de l’International entre Chicago et Toronto. Ce dernier a été réduit à deux trains domestiques, soit le Blue Water d’Amtrak entre Chicago et Port Huron (MI), puis un train sans nom de VIA entre Toronto et Sarnia (ON).

Outre l’Adirondack entre Montréal et New York, le Maple Leaf relie également le Big Apple avec une autre destination canadienne: Toronto. Toutefois, il est opéré comme un train de VIA en sol canadien effectuant des arrêts entre Toronto et Niagara Falls (ON). Selon les autorités américaines, ce fait compliquerait la possibilité d’effectuer les vérifications en sol canadien.

Rappelons qu’à l’époque, le défunt Atlantic Limited de VIA traversait le Maine avec un scellé sur les portes des voitures (Budd Cars) pour les voyageurs canadiens circulant entre le Québec et le Nouveau-Brunswick sans arrêter aux États-Unis.

Le troisième train, le Cascades, circule entre Seattle et Vancouver où une pré-vérification est dejà en place depuis quelques années.

8 réflexions sur « L’Adirondack à la gare Windsor, une question de douanes? »

  1. Je me demande quand est-ce que l’Adirondack va déménagé à la gare Windsor ? Je ne vois pas ça d’un mauvais oeil mais St-Lambert va être privé de L’Adirondack vers les États-Unis même Delson et le sud du Québec et les douanes vont ce faire à partir de la gare Windsor,de la même façon que quelqu’un doit prendre son avion à l’aéroport Pierre-Éliott-Trudeau vers les É-U.

    Quand à la gare Lucien-L’Allier, qui appartient à l’AMT,ses quais auraient besoin de réfections majeures et aussi des rénovations à effectuer également.

    Pour l’International c’est vraiment dommage qu’il ne circule plus. Est-ce que c’était un train de nuit ?

  2. Le déménagement à la gare Windsor n’est pas fait officiellenment et il se peut qu’il ne se fasse jamais non plus. Comme il était mentionné, il a dejà circulé par le D&H / CP, mais en mars dernier, ce n’était qu’un test pour faire des comparaisons.

    Le fond de l’histoire du test serait la possibilité de poster des douaniers américains à la gare de Montréal pour réduire le temps d’attente à Cantic / Rouses Point.

    Le problème est que la gare Centrale est plutôt occupée. Ils ont voulu comparer ce que ça serait être de continuer à la gare Centrale et ce que ça donnerait de retourner à la gare Windsor comme à l’époque. Cette dernière offrirait plus de disponibilité qu’à la gare Centrale et quant à faire des modifications aux départs, ça serait plus facile d’aménager un quai réservé à leur effet avec les clôtures, caméras et tout ce que Washington rêve. Ca serait facile de trouver un quai là-bas, vu que certaines voies ne sont pas utilisées par l’AMT et ne sont occupées que par des mauvaises herbes.

    De l’autre côté, les correspondances avec VIA se font à la gare Centrale et non à la gare Windsor. lls s’attendent que les voyageurs se fassent à l’idée de marcher ou de prendre un taxi pour faire les trois coins de rues entre les gares comme à l’ère avant VIA et Amtrak. Il faut aussi mentionner que ça n’empêche pas qu’il n’y a pas de service officiel (navette / taxi) reliant les gares de Port Huron et de Sarnia, ni celles de Windsor et de Detroit non plus. Les voyageurs doivent trouver leur propre solution (autobus, taxi ou autre).

    Par ailleurs, l’Adirondack n’arrête actuellement pas à Delson, St-Jean ou ailleurs au Québec qu’à Montréal et à St-Lambert.

    Aussi, l’International voyageaient de jour dans les deux sens. Départs en avant-midi et arrivées à destination en soirée (si pas trop en retard).

    Avec la station de métro / gare AMT Lucien-L’Allier / gare Windsor / Centre Bébelle, j’ajoute un commentaire personnel comme quoi, il serait peut-être une bonne idée d’améliorer l’accessibilité entre les différentes parties, principalement entre le métro et les quais. Présentement, c’est quaisiment plus pratiquement de sortir du métro à Bonaventure qu’à Lucien-L’Allier en raison des tunnels du Montréal souterrain. Il existe bien un long passage depuis le métro Lucien-L’Allier, mais il est peu pratique étant donnée que la station est construite creuse, étendue et isolée.

  3. Dites vous que dans l’éventualité d’un TGV Mtl-NY c’est le même principe qui devrait s’appliquer aux douanes. Dans le scénario d’un TGV Qc-Windsor qui se prolongerait vers Détroit, la liaison internationale ne se ferait probablement qu’entre Toronto et Détroit avec aucun arrêt intermédiaire et dédouanement avant l’embarquement dans l’une des ces 2 gares.

    J’ai pu voir le terminal de l’Eurostar à Paris, les voies de quai de celui-ci sont dans une zone vitrée et sécurisées, similaire aux zones dédouanées des aéroports. Pas question d’y accéder sans affaire… J’ignore toutefois s’il y a vraiment une douane entre la France et l’Angleterre ou si c’est juste pour sécuriser l’accès à l’Eurotunnel proprement dit.

  4. Je suis d’accord que le principe sera le même avec les TGV Montréal-NYC ou Montréal-Boston, s’ils apparaissent un jour.

    Toutefois, je me questionne sur la connection Windsor – Detroit. Pour se faire, ça va dépendre de l’ouverture d’esprit des Américains sur la question frontalière et s’ils ont de l’argent à mettre dans le projet, mais aussi de ce qui va arriver avec le plan de reconfiguration des voies de Windsor et du tunnel.

    Il y a quelques semaines, le CP a vendu son tunnel actuel (qu’il trouve trop petit pour les autoracks et double stack cars) et pense peut-être à s’en construire un autre, sauf que c’est encore en discussion. Ils veulent éliminer les détours forcées des wagons trop gros par Buffalo, mais il est toujours possible de voir apparaitre une entente-surprise avec le CN pour utiliser son tunnel ou de quoi du genre, vu qu’il y a des ententes du genre dans l’Ouest et sur l’ancien D&H.

    L’International d’Amtrak a disparu en bonne partie parce que ça retardait trop aux douanes, même s’il passait par le tunnel St.Clair, alias la voie de contournement de Windsor-Detroit, et pourtant les douaniers de Sarnia-Port Huron sont moins occupés et hostiles qu’à Windsor-Detroit.

    Aussi, l’état du Michigan est assez ouverte à aider les lignes d’autobus et les trains passagers, mais en général, les Américains sont plus portés à développer (ou réduire leurs lacunes, selon quel est son point de vue) vers leurs destinations intérieures peu importe la taille qu’à inclure les grandes villes voisines au Nord des lignes. J’ai encore en tête aussi la coupure du Vermonter qui arrête maintenant à St.Albans (VT) plutôt qu’à Montréal.

    En comparaison où la situation est inverse, Amtrak veut ajouter un deuxième aller-retour au Cascades vers Vancouver, mais doit se battre comme le gouvernement du Canada qui veut lui facturer ses douaniers quand personne ne paie rien pour ça quand on passe par le route ou à l’aéroport. Il faut dont admettre que le problème et la bureaucratie est des deux côtés de la frontière.

  5. S’il n’y avait que la douane…

    Depuis 20 ans, Amtrak se demande régulièrement s’il faudrait se débarrasser du CN en faisant entrer l’Adirondack à la gare Windsor, comme jadis. Et à tous les coups, on opte pour le statut-quo.

    La gare Windsor (pardon, le terminus Lucien l’Allier) n’a plus que 7 voies. Et il s’y trouve déjà 3 lignes de banlieue.

    Difficile d’y aménager un train international, d’autant plus qu’un tel train requiert une billetterie et une salle d’attente. Il ne reste guère de place dans cette pauvre gare coincée sous le nouveau forum…

    Pour les douanes, elles sont passées en arrêtant à la frontière; c’est une solution très imparfaite, mais c’est la meilleure qui puisse être implantée.

    * * *

    On peut prendre une autre solution, plus radicale et loufoque:

    Sous la nouvelle jetée internationale de Dorval, il se trouve un espace pour la gare de l’éventuelle navette vers le centre-ville.

    Pourquoi ne pas faire partir le train de là? Les passagers pourront être dédouanés par les mêmes douaniers qui s’occupent des passagers aériens, et monteraient à bord du train à l’aéroport. De là, le train pourra s’envoler directement vers New-York sans s’arrêter à la frontière.

  6. C’est justement l’idée qui m’est passé cette nuit, le faire terminer à Dorval, là où sont déjà les douaniers, qui s’occuperaient du train comme d’un avion. D’ailleurs, même s’il est dédouané à Windsor ou la G. Centrale, d’où est-ce qu vous croyez qu’ils vont venir les douaniers. Ils vont pas engager des douaniers pour un seul train par jour.

    Pour ce qui est des coûts de construction, qui risquent d’être assez élevés, le problème que je vois c’est que Amtrak n’a aucune raison de vouloir les assumer, vu que c’est pas dans « son pays » et en plus les américains n’ont pas grand chose à foutre d’être relié ou non à Montréal. Et VIA qui est déjà au bout de ces cennes, n’a pas non plus les moyens ni l’intéret d’investir sur cette liaison qui va à l’encontre des intérêts du pays. Le mandat de VIA est de relier les villes canadiennes entre elles et non pas d’inciter les gens à aller magasiner à Plattsburg et les entreprises montréalaises à faire des affaires avec New York plutôt que Toronto. Le seul intérêt pour le Canada là dedans c’est d’attirer quelques touristes américains, mais même là, je suis pas sur qui est-ce qui gagne au change…

  7. J’ai déjà passé la fontière Seattle/Vancouver en bus (c’était avant la réinstitution du service ferroviaire malheureusement) et ce n’était qu’un simple formalité. J’entrais au Canada, pas aux USA, c’est pas mal moins compliqué. Faut dire que dans le même voyage, le douanier de Rouses Point était loin d’allumer sur le fait que je prenne l’Adirondack pour aller à Seattle…… Le bozo, au lieu de me demander comment je faisais mon compte, il n’a pas posé de question mais m’a fouillé comme il faut (sauf le gant), il lisait même mon calepin de notes, jusqu’à ce qu’il trouve mon billet de train où le trajet était des plus clairs. S’il avait simplement posé la question, il aurait sauvé du temps…

    Je vous laisse deviner le trajet en question…

  8. La plupart du temps, je m’en sors assez bien aux douanes. Les fois où j’ai eu le plus de difficulté, c’est avec les douaniers canadiens. Les Américains ont la directive d’être “stiff”, aiment beaucoup avoir les bons documents (lire ici: passeport) tout de suite, puis aiment me faire raconter ma vie au complet une fois sur deux, mais quand on se fait à ces idées, ça va.

    Pour les douanes à Blaine,WA/Surrey,BC, je les traversé dans les deux sens quelques fois quand je restais à Calgary. Un coup, en autobus vers les États-Unis, c’était la gros party dans la file d’attente dans la grosse cabane américaine, parce qu’il y avaient une fille en avant qui donnait les fruits qu’elle avait amené dans son lunch. Le douanier a été assez correct pour qu’elle les offre au monde en arrière d’elle avant qu’il lui fasse jeter. Même s’il vient des USA, un fruit (ex:pomme) qui contient des graines est persona non grata. Ca, c’était avant l’époque de la vache folle, de la grippe aviaire, de la grippe porcine et des autres futurs crises que TVA/LCN/RDI virer en fin du monde.

    Pour le trajet de train, je prendrai un guess avec l’Adirondack jusqu’à Albany metro, puis le Lakeshore Limited jusqu’à Chicago et l’Empire Builder jusqu’à Seattle et Greyhound Lines (un bus pas lavé et toilette pas vidée depuis qu’il est parti de Los Angeles) pour Vancouver.

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