Railpower manque de jus

Il n’y avait pas grand secret dans le fait que Railpower Technologies manquait de commandes. Après avoir retardé la fin de la construction de son usine de St-Jean-sur-Richelieu et la crise économique n’aidant pas, la compagnie de Brossard annonce qu’elle supprime 37 % de sa liste de paie, soit 50 employés sur 134.

Selon le National Post / Financial Post, la compagnie serait même à vendre, malgré que la caisse de retraite des professeurs de l’Ontario, Teachers, a investi deux fois dans Railpower.

Le président de Railpower Technologies, José Mathieu, déclare regarder toutes les possibilités de financement possible, incluant la vente d’actions ou d’actifs. La compagnie doit absolument regarnir son carnet de commandes, si elle veut survivre.

Même s’il semble que ses concurrents du marché des « switchers » et autres locomotives de faible puissance s’en sortent un peu mieux, les chemins de fer n’ont pas fait d’achats importants de locomotives en raison du surplus de puissance crée par la crise économique, mais aussi par le retard dans des programmes de subventions de Washington.

De sa fondation en 2001, la compagnie n’a jamais généré de profit et a perdu 69.1 millions de dollars seulement dans la dernière année fiscale. Les rappels de modèles défectueux et l’obligation de payer des sous-traitants pour construire les locomotives, faute d’avoir sa propre usine, ont coûté cher à Railpower.

Par ailleurs, un de ces sous-traitants, Super Steel de Scotia,NY (près d’Albany et de Schenectady), a annoncé qu’il fermait ses portes au mois d’avril prochain.

UPY 2307
Une des locomotives rappelées par Railpower Technolgies. Union Pacific est le principal client de l’entreprise.

MMA mets à pied aussi.

Le Montreal, Maine & Atlantic Railway a aussi annoncé la mise à pied de 75 de ses 315 employés depuis les six derniers mois, selon le Bangor Daily News. La fermeture de Katahdin Paper Co. de Millinocket a donné un dur coup au chemin de fer qui doit faire face à la crise comme tout le monde.

Le président du MMA, Bob Grindrod, insiste pour dire que sa compagnie ne fermera pas ses portes, mais qu’elle doit seulement rééquilibrer ses livres et mieux gérer ses dépenses.

Par ailleurs, la circulation sur la portion québécoise du réseau est présentement réduite à une paire de trains trois fois par semaine.

Difficile journée pour les trains

Ce matin, à Québec, le train 20 de Via Rail a tué une femme, lors d’un accident survenu à un passage à niveau près du centre commercial Place Fleur de Lys dans le secteur Vanier. Le convoi arrivant de Montréal a frappé une automobile qui aurait foncée dans les barrières abaissées, selon les premières constations. L’aveuglement par le soleil pour en être la cause.

Plus à l’Est, le traversier-rail George-Alexandre-Lebel est pris dans les glaces, près de Matane, où il ne peut accoster pour l’instant. Les traversiers Camille-Marcoux reliant Matane à la Côte-Nord et CTMA Vacancier qui effectue la liaison Montréal aux Iles-de-la-Madeleine sont aussi coincés dans les glaces. La gravité de la situation est du jamais vu depuis quelques années et des brise-glaces ont été appelés à la rescousse.

De son côté, l’AMT n’est pas en reste, suite au reportage de TVA sur la colère des usagers du train de la ligne Deux-Montagnes, sujet tel que mentionné par GrosChars.com la semaine dernière.

Le nouveau dôme du Orford Express en photos

En complément à l’article du 11 décembre dernier, voici des images du dôme acquis par l’Orford Express et présentement en rénovation. Transporté depuis Fargo, au Dakota du Nord, l’ancien Northern Pacific 310 porte maintenant les initiales de son nouveau propriétaire: OEXX 310.

Orford Express 310 Orford Express 310

Loin du Burlington Northern Railroad

Dans un autre ordre d’idée, les liens ne sont pas toujours où on pense. Cette remorque usagée, stationnée à Sherbrooke, montre un passé peu connu, mais qui remonte jusqu’au quand même aux chemins de fer.

Burlington Motor Carriers a été crée à partir de 5 compagnies sous le nom de Burlington Northern Motor Carriers par le chemin de fer du même nom. La firme a été vendue en 1988 à des banquiers new-yorkais avant de demander la protection de la loi américaine des faillites pour une première fois pour se restructurer en 1995, puis d’y rester pour de bon la seconde fois.

Par ailleurs, il ne faut pas confondre Burlington Motor Carriers et la flotte de conteneurs et de remorques de Burlington Northern Railroad (maintenant intégrée à NACS et BNSF). Ces dernières portent clairement le nom du chemin de fer ou BN America. Aussi, plusieurs remorques de la série « BNZ » étaient faciles à reconnaître par leur couleur verte et portaient le slogan « Innovative Intermodal Service ».

Burlington Motor Carriers

La scène ferroviaire québécoise et du monde du transport en général