Québec pourra peut-être avoir son tramway

A Québec, l’équipe du maire sortant Régis Labeaume préfère faire une campagne « low profile ». Elle évite tout risque de critique à son égard et à celui de son bilan, même si elle est présentie pour être réélue. Elle refuse même de participer à un débat public entre les candidats à la mairie.

Après avoir dit que la ville de Québec n’était plus un « trou », mais ayant refusé l’idée d’un tramway à Québec moussé par l’opposition, Régis Labeaume a changé son fusil d’épaule suite à la parution d’un sondage où les deux tiers de la population appuyait l’idée d’un tramway à Québec et aux appuis grandissants de l’opposition envers ce projet.

L’idée du tramway n’est pas la seule à être mentionnée parmi les projets de transport en commun à Québec. Le clan Lebeaume a un penchant pour les autobus électriques, les trolleybus et les autobus à double articulation.

De son côté, la Communauté métropolitaine de Québec a commandé une étude l’an dernier pour regarder comment désengorger le système routier de la vieille capitale. Les possibilités incluent la création de nouveaux trains de banlieue ou l’ajout de voies réservées aux autobus sur les autoroutes.

A court terme, le Réseau de transport de la capitale (RTC) a commencé à recevoir ses premiers autobus articulés à plancher bas pour son service Métrobus. Ils portent une nouvelle identité visuelle dédiée au service.

En ajout aux installations de la rue des Rocailles, la construction d’un deuxième garage vient d’être terminée. Situé sur le rue Armand-Viau à Ste-Foy, le centre de service Métrobus est reservé pour loger les autobus articulés, mais il est dejà au centre d’un important conflit entre le syndicat et la direction du RTC. La direction a prévu de gérer ce garage selon des règles différentes que celles inscrites à la convention collective et en vigueur au garage de la rue des Rocailles.

Les promesses électorales farfelues impliquant le TGV continuent

Le candidat à la mairie de Victoriaville, Éric Lefebvre, continue de promouvoir un tracé de TGV Montréal-Québec via Drummondville, Victoriaville, Thetford Mines et St-Georges-de-Beauce. Il croit qu’il est important de faire des pressions politiques pour faire parti de la réalisation de ce projet.

Dans un débat impliquant trois de quatre candidats autorisés à faire campagne pour le poste de maire (Le quatrième, René Martineau, n’a pas été invité.) , la question du projet de TGV a été abordée.

Les adversaires d’Éric Lefebvre lui reproche de rêver et d’être irréaliste. Alain Rayes mentionne que le projet traine depuis des années et que les gouvernements ne feront pas de tels investissements coûteux en période de déficits budgétaires. Il suggère plutôt « de prendre le train de l’économie émergente« , tandis Martin Talbot croit que les entreprises de la région des Bois-Francs seraient mieux servir si les trains routiers pouvait quitter l’autoroute 20.

Sherbrooke

Un débat similaire s’est aussi ajouté à Sherbrooke quand Moustapha Saboun a présenté sa plate-forme électorale où il demande qu’un TGV relie Sherbrooke à Montréal en « moins d’une demie-heure« .

Il espère même que ce train puisse apporter des retombées touristiques et de permettre aux gens de travailler à Montréal, mais vivre à Sherbrooke.

Il ajoute même vouloir un réseau de « tramway[s] écologique[s,] sécuritaire[s] et touristique[s] dans les grandes artères de Sherbrooke, relié par des micro-bus électriques« .

Toutefois, le candidat n’est pas capable de donner une évaluation des coûts d’un tel projet. Il répond que le projet utiliserait des emprises existantes et serait financé par les autres paliers de gouvernement et des investisseurs privés.

Sherbrooke vs Obama

Il n’est pas le seul à Sherbrooke à vouloir un tel projet, car Hélène Gravel revient à l’attaque. L’ancienne directrice générale du Regroupement des organismes communautaires de l’Estrie puis de la Chambre de commerce de Sherbrooke avait perdu les dernières élections devant le maire sortant Jean Perreault.

Cette fois-ci, elle mentionne sur son blogue de vouloir convaincre rien de moins que le président américain Barack Obama de vouloir faire passer un corridor de TGV à Sherbrooke aux frais des Américains, car Washington mentionne une liaison New York – Montréal dans les corridors étudiés.

Et un Aérotrain québécois

Mentionnons aussi qu’un candidat à la mairie de Québec et député bloquiste de Québec-Est, Jean-Paul Marchand, propose un projet de monorail aérien interurbain en remplacement du TGV Québec-Windsor. Le concept se veut plus proche du défunt projet d’aérotrain français que du Skytrain de Vancouver.

«Le train a l’avantage de coûter 5 à 7 millions $ du kilomètre plutôt que 35 millions $ pour le TGV. Le fait qu’il soit suspendu le rend à l’épreuve du gel au sol et les véhicules peuvent braver n’importe quelle tempête», explique-t-il. Ainsi, la construction de ce lien entre Québec et Montréal pourrait coûter aux environs de 1.5 milliards $.

Les travaux vont bon cours sur le CN et le MMA

Les nombreux travaux de réfection des voies entrepris par le CN et le MMA continuent de progresser.

Sur la subdivision Drummondville, plusieurs équipes continuent toujours de se relayer pour effectuer les travaux. Ils poursuivent leur avancée vers l’Est et travaillent actuellement entre Daveluyville et Lemieux.

Les résultats sont très visibles sans même avoir à utiliser la voie. Outre les très nombreuses traverses remplacées, on a peut mentionner divers aspects dont la correction du niveau de ballast et la construction du nouveau « bungalow » de l’antenne de Daveluyville (avant / aprèsNotez le changement de limite de vitesse sur la pancarte.). Toutefois, l’état de certains passages à niveau du secteur est toujours dans un état laissé nettement à désirer.

De son côté, le MMA continue également ses travaux entre Lac-Mégantic et Sherbrooke. Plusieurs employés sont affectés à ces tâches et de la machinerie a été transportée sur place depuis les dernières semaines.

MMA MMA
MMA MMA
MMA MMA
MMA MMATravaux sur le MMA (Photos: Pierre Lebeau)

Par ailleurs, ces travaux ont une conséquence imprévue et inusitée, mais plutôt intéressante. Ils ont auront permis de montrer une partie de la riche variété de « ballast hoppers » que le CN a acquis à travers ses nombreuses acquisitions des dernières années et qui ne serait jamais venu au Québec autrement.

GTW 86038 BCOL 2803
IC 101901 SSAM 208002
EJ&E 223 GTW 86054
Outre les wagons originaux du CN, des anciens wagons de BC Rail, Illinois Central, Wisconsin Central, Grand Trunk Western et Elgin, Joliet & Eastern ont utilisés dans les zones de travaux québecoises.

Mises à jour: 15 oct. et 12 nov. 2009

La scène ferroviaire québécoise et du monde du transport en général