Le gouvernement Charest vient d’autoriser par décret la construction de la très grande majorité du pipeline que la pétrolière américaine Ultramar veut construire en expropriant un nouveau tracé entre sa raffinerie de Lévis (St-Romuald) et son dépôt de Montréal-Est. Cet oléoduc est prévu pour remplacer les trains de carburant que le CN transporte actuellement entre ces mêmes points.
Québec donne son approbation à l’implantation du tuyau de 40 cm dans 28 des 32 municipalités où il devra circuler. Une décision de la Commission de la protection du territoire agricole est encore attendue avant de statuer le sort du projet dans les quatre autres municipalités (Lévis et trois dans la région de Beloeil).
Cette autorisation arrive alors qu’Ultramar menaçait d’abandonner son projet et qu’un groupe de chambres de commerce a fait des pressions sur le cabinet de Jean Charest.
Il s’agit d’un projet plutôt controversé en secteur rural, puisqu’une loi privée, la loi 229, a autorisé une entreprise privée à exproprier une très large bande de terrain en milieu agricole et boisé pour ses fins commerciales, puis en imposant des contraintes sévères.
Les opposants reprochent aussi à Ultramar de ne pas avoir utiliser des corridors existants, tel le long de l’autoroute 20, une voie ferrée ou dessous les lignes à haute tension d’Hydro-Québec. Ils se questionnent sur l’intérêt de ne pas avoir préférer les terrains publics avant de créer de force un nouveau tracé sur des terres privées. Certains petits propriétaires ont même essayés de faire entendre leur point de vue en cour sans succès.
Mentionnons que la couverture de cette nouvelle, TVA/LCN a encore fait une erreur en improvisant ou citant des informations fausses, non-vérifiées ou erronées. Dans une phrase ambigue qui laisse entendre à une citation d’un communiqué d’Ultramar, le réseau de télévision indique que « l’Ultratrain […] a connu de nombreux déboires, dont plusieurs déraillements. » Cette information ne se trouve pas dans le communiqué émis par Ultramar et n’est pas exacte, puisqu’un seul incident majeur a impliqué un convoi de l’Ultratrain. Le 30 décembre 1999, les deux membres du train 306 sont décédés à Mont-St-Hilaire, lorsque des wagons du train 783 ont déraillés sur la voie devant eux.
Le temps était sombre jeudi pour l’Ultratrain et ce n’est pas seulement la météo maussade qu’a affronté ce convoi 786 croisé à St-Wenceslas. Au même moment, le gouvernement a autorisé la construction du pipeline qui le fera disparaitre du paysage québécois en même temps que les autres Ultratrains.
Edit: Format vidéo.