Archives de catégorie : Railpower Technologies

Beaucoup de va-et-vient dans le rail québécois

Il y a beaucoup de va-et-vient dans le rail québécois ces jours-ci. La majorité des locomotives de l’ancienne Société des chemins de fer du Québec (OCRR, CFMG, NBEC, SFEX) sont maintenant aux ateliers Woodcrest de Chicago et en vente au plus offrant.

Il ne resterait plus que deux Alcos/MLW en service au CN, car celui-ci aurait réactivé les RS18 1845 et 1856 pour effectuer les manoeuvres sur le quai du traversier-rail George-Alexandre Lebel à Matane. Toutefois, il semblerait qu’il y ait des retardataires, puisqu’un collaborateur de Drummondville a vu hier la NBEC 1858 circuler (vers Chicago?) sur le train 309.

Aussi, selon CRO, le Chemin de fer Gaspésie aurait acquis la 1819 et 1849, tandis que le Chemin de fer Charlevoix metterait la main sur la 1821 et la 1868, puis retournerait ses GP15-1 à LLPX. D’ailleurs, le fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, a annoncé aujourd’hui qu’il a investi dans le projet récréo-touristique de la Petite rivière St-François. Il faut se rappeler qu’une des raisons pourquoi le Chemin de fer Charlevoix n’a pas fait pas de la transaction avec le CN est la création d’un train touristique intégré à ce projet.

Également, un autre train touristique, l’Orford Express, a acquis la M420TR 26 du Roberval-Saguenay. La locomotive est présentement en réparation et va joindre les autorails sherbrookois sous peu.

De son côté et malgré un ralentissement de sa production, Aluminerie de Bécancour remplacerait son actuelle GMTX 2671 par la SW1500 GMTX 101. Selon les informations actuelles, la 2671 sera retournée chez GMTX aux États-Unis quand sa remplaçante sera arrivée.

Aussi, VIA a annoncé aujourd’hui qu’elle allait envoyer le quart de son matériel roulant, soit 98 voitures LRC, être rénovées chez IRSI à Moncton. Également, 21 des 106 voitures Renaissance seront adaptées au transport des handicapés au coût de 5,8 millions de dollars, tel qu’un jugement de cour l’a ordonné il y a quelques mois.

A Montréal, CAD a livré la VIA 6402 à son propriétaire, mais celui-ci ne lui a fait faire qu’un seul test à date, soit un aller-retour à Senneterre. Des informations circulent aussi sur la possibilité que l’entreprise de Lachine demantèlerait l’ancienne S13 défectueuse numéro 114 du chemin de fer Lanaudière (Bell-Gaz) qu’elle entrepose depuis un certain temps avant d’envoyer ses restes à la ferraille (voir la mise à jour ci-dessous). Toutefois, la cour ne se videra pour autant, puisque CAD a reçu d’autres anciennes F59PH de GO Transit. Après les 520, 523, 531 et 535, les locomotives 521, 522, 524, 529, 533 et 534 sont venus les rejoindre à Lachine. Aucun projet n’a formellement été annoncé à leur sujet. Du lot de ces retraitées, seules la 525, 527 et 528 sont encore entreposées à la cour Willowbrook à Toronto, tandis que les unités 526, 530 et 532 livrées chez MMA dans le Maine seraient supposées d’être louées à l’AMT sous peu.

Par ailleurs, un ancien client de CAD, Railpower Technologie, sous la protection de la loi des faillites a annoncé qu’il arrêtait toutes les activités non-urgentes. MAJ -12-05-2009: L’opérateur de « shortlines » et constructeur de voies, RJ Corman, a signé une entente au début du mois pour acquérir les actifs restants de Railpower. L’entente recommandée par le syndic de faillite doit être approuvée par la justice canadienne et américaine d’ici la fin de mai. Certains actifs, dont une technologie de grues, seraient revendus à des anciens membres de la direction de Railpower, mais RJ Corman confirme son intention de réengager 75% des employés mis à pied.

Un peu plus à l’Ouest de là, aux Cèdres, il n’y a encore rien qui indique les changements qui attendent le parc industriel Industries Soulanges, bientôt le centre intermodal du CP à Montréal. Un grand nombre de wagons sont toujours entreposés sur place et un fabriquant de composante en plastique est toujours en activité sur le coin du site. Même si le contexte géographique (milieu rural proche d’un grand centre) sera comparable à d’autres endroits du genre en Ohio, en Illinois (ex: Global III à Joliet) et ailleurs, les environs du terrain situé au Nord de l’autoroute 20 aux Cèdres continuent de montrer une nature paisible et fortement agricole.

Industries Soulanges

Par ailleurs, il est intéressant de noter qu’un autre site intermodal québécois, celui autrefois de Sunbury à Farnham, sert maintenant au transbordement en vrac par l’entreprise Kinsdale Carriers de Woodstock (Ontario).

Du côté des États-Unis (et de la région du Suroît), CSX Transportation vient d’avoir enfin raison de ses déboires avec le « hedge fund » britannique TCI. Après qu’un des quatres administrateurs que le fonds d’investissement a placé au conseil d’adminstration de CSX a annoncé qu’il ne veut pas se representer pour un prochain mandat, Trains Magazine a annoncé que le fonds a complètement vendu tout les parts des 4% qu’il possèdait dans le chemin de fer..

Aussi, concernant le dossier de la gare du Michigan Central de Detroit, mentionné ici plus tôt, un groupe local cherche à éviter la démolition de l’édifice lourdement endommagé et ont crée une pétition. Ils ont aussi mis un site en ligne: http://www.michigancentraldepot.com. Également, une poursuite par un certain groupe nommé Eclipse Foundation poursuit la ville en relation avec la loi sur la protection du patrimoine historique.

De Beaujeu
Bien qu’ayant l’air menaçant, le ciel ne s’est pas deversé sur les voies de la subdivision Winchester du CP dans le secteur De Beaujeu. D’ailleurs, les pancartes indiquant les limites du CN avec le CP sont toujours présentes, même si la subdivision Alexandria est maintenant la propriété de Via Rail.

Mise à jour – 27 mai 2009

Sylvain Lacroix signale avoir vu cet après-midi le retour en service de la RS13 du CF Lanaudière à un terminal de Bell-Gaz sur sa ligne. Il s’agit d’un retour plutôt inattendu et pas d’information sur l’avenir de sa remplaçante, la RS18-3 SFEX 3000, sont présentement connus.

Adopt-a-Green-Goat: Railpower demande la protection de la loi des faillites

L’inévitable qui devait arriver est arrivé, le fabriquant canadien Railpower Technologies et sa filliale américaine ont demandés et obtenus la protection de la loi canadienne sur les arrangements avec les créanciers pour une période initiale de 30 jours, soit jusqu’au 6 mars 2009, de la part de la Cour supérieure du Québec. Ils ont aussi fait une demande similaire aux États-Unis pour faire reconnaître la situation légale au Canada par le système de justice américain.

Ces procédures ont été faite en raison du manque de liquidités de l’entreprise et des difficultés à traiter avec ses créanciers dont la caisse de retraite Teachers, mais les activités quotidiennes, surtout du support après-vente, vont continuer durant le processus de restructuration.

La compagnie a d’ailleurs remplacé son président et chef de la direction, José Mathieu, par l’actuel vice-président génie, contrôle de la qualité et service, Richard Laliberté. Ce dernier a été nommé comme directeur de la restructuration. Le vice-président des ressources humaines, gestion de projet et technologies de l’information, Hilaire Boudreau, quitte aussi l’entreprise.

La firme comptable Ernst & Young et les avocats de McCarthy Tétrault ont également été retenus pour assister et superviser la restructuration.

La bourse de Toronto étudie actuellement la possibilité de délister les actions de Railpower Technologies. Celles-ci ont baissés de 37.5% pour se négocier aujourd’hui à 3 cents le titre.

Railpower manque de jus

Il n’y avait pas grand secret dans le fait que Railpower Technologies manquait de commandes. Après avoir retardé la fin de la construction de son usine de St-Jean-sur-Richelieu et la crise économique n’aidant pas, la compagnie de Brossard annonce qu’elle supprime 37 % de sa liste de paie, soit 50 employés sur 134.

Selon le National Post / Financial Post, la compagnie serait même à vendre, malgré que la caisse de retraite des professeurs de l’Ontario, Teachers, a investi deux fois dans Railpower.

Le président de Railpower Technologies, José Mathieu, déclare regarder toutes les possibilités de financement possible, incluant la vente d’actions ou d’actifs. La compagnie doit absolument regarnir son carnet de commandes, si elle veut survivre.

Même s’il semble que ses concurrents du marché des « switchers » et autres locomotives de faible puissance s’en sortent un peu mieux, les chemins de fer n’ont pas fait d’achats importants de locomotives en raison du surplus de puissance crée par la crise économique, mais aussi par le retard dans des programmes de subventions de Washington.

De sa fondation en 2001, la compagnie n’a jamais généré de profit et a perdu 69.1 millions de dollars seulement dans la dernière année fiscale. Les rappels de modèles défectueux et l’obligation de payer des sous-traitants pour construire les locomotives, faute d’avoir sa propre usine, ont coûté cher à Railpower.

Par ailleurs, un de ces sous-traitants, Super Steel de Scotia,NY (près d’Albany et de Schenectady), a annoncé qu’il fermait ses portes au mois d’avril prochain.

UPY 2307
Une des locomotives rappelées par Railpower Technolgies. Union Pacific est le principal client de l’entreprise.

MMA mets à pied aussi.

Le Montreal, Maine & Atlantic Railway a aussi annoncé la mise à pied de 75 de ses 315 employés depuis les six derniers mois, selon le Bangor Daily News. La fermeture de Katahdin Paper Co. de Millinocket a donné un dur coup au chemin de fer qui doit faire face à la crise comme tout le monde.

Le président du MMA, Bob Grindrod, insiste pour dire que sa compagnie ne fermera pas ses portes, mais qu’elle doit seulement rééquilibrer ses livres et mieux gérer ses dépenses.

Par ailleurs, la circulation sur la portion québécoise du réseau est présentement réduite à une paire de trains trois fois par semaine.